Le lauréat 2018 du Premier Roman en Vendée sera peut-être… 3/8

Le concours du Premier Roman (2e édition) a commencé l’année dernière avec 8 participants qui n’avaient encore jamais publié de roman. De septembre 2017 à juin 2018, à raison d’une fois par mois, les apprentis écrivains se sont retrouvés sur le territoire de Communauté de communes de Vie & Boulogne, au cœur de la Vendée historique, pour suivre une Masterclass de création littéraire animée par Le Cercle des écritures de Nantes. Cette année, un partenariat exceptionnel a été réalisé avec le Grand R, scène nationale de la Roche-sur-Yon.

Le jury, constitué de deux éditeurs et de bénévoles du réseau de bibliothèques, se réunira cet été pour décider du gagnant 2018. Le roman primé sera publié aux éditions Les Chantuseries, partenaire du concours. Le nom du lauréat sera annoncé officiellement lors de la Fête du roman régional au mois d’avril 2019. Il.elle sera peut-être…

dONA lECHOEUR

1 / Quel est votre nom ?

Dona Lechoeur.

2 / Qui êtes-vous, Dona Lechoeur ?

 J’ai 54 ans, je suis enseignante et depuis trois ans, j’écris des nouvelles. Beaucoup de nouvelles courtes au début, elles sont beaucoup plus longues à présent 🙂

3 / Comment vous êtes-vous lancé dans ce concours ?

J’ai découvert ce concours sur Facebook, à la page du « Cercle littéraire de Nantes » que je surveillais depuis quelque temps avec la forte envie de m’ inscrire aux ateliers d’écriture que ce site proposait.

4 / Parlez-nous de votre roman…

Mon premier roman… est une aventure sans précédent dans mon existence. En neuf mois, je suis passée de nouvelles qui font deux pages à un roman qui en compte 290 ! J’ai pris le temps de développer une intrigue, de travailler sur les portraits psychologiques des personnages, de m’arrêter sur la géographie très particulière de la Vendée.

5 / Quelles sont vos sources d’inspiration ? Vos auteurs phares ?

Ce qui m’inspire le plus, ce sont les mots. J’ai des réserves de lexique sur des carnets entiers. Certains mots m’interpellent par leur « couleur », leur « lumière », leur « audace » ou leur dureté. Je suis réactive aux mots, d’abord. J’ai une profonde admiration pour l’écrivain Sorj Chalandon (« Une promesse » est mon livre-phare) mais aussi Jean Rouaud qui m’émeut beaucoup. Marcel Pagnol, Tracy Chevalier me transportent également !

6 / Comment vous êtes-vous organisés pour écrire ?

J’ai souvent écrit par immersion : trois ou quatre jours d’affilée, pendant les vacances, de huit heures le matin à minuit. J’ai pu avancer souvent de vingt ou trente pages à ce rythme. Le week-end ou le soir, très souvent, j’écrivais un peu ou lisait beaucoup d’ouvrages sur la Vendée et j’ai cherché beaucoup d’informations sur le contexte historique de mon roman. Mais le plus difficile n’est pas d’écrire… Le plus difficile, est de réécrire et de finaliser cette réécriture !

7 / Y a-t-il eu des moments difficiles ou des périodes d’euphorie ?

Sur la fin, oui… J’ai eu plusieurs insomnies et le « mal » de l’écrivain : baisse de moral, sentiment d’être « nulle » et de ne pas la carrure pour écrire un roman. Mais plusieurs fois, j’ai aussi ressenti le contraire, c’est-à-dire l’euphorie de voir son histoire se construire et les personnages s’affirmer, d’avoir bravé toutes les difficultés qui me faisaient peur. Par exemple, j’ai eu un mal fou à écrire plusieurs scènes d’action et lorsque je suis parvenue à le faire, j’ai été [soulagée].

8 / Ecrire un roman qui se situe en Vendée, était-ce une envie de départ, une opportunité pour mieux connaître cette région ou une véritable gageure ?

Une véritable gageure ! Je ne connaissais pas la région… Je l’ai découverte. Mais en réalité, ma grand-mère était vendéenne et c’est ainsi que je suis allée à la rencontre de son territoire. J’ai découvert une région pour laquelle j’ai développé une certaine passion et c’est loin d’être fini !

9 / Quels sont les lieux où se déroule votre histoire ?

Principalement au Poiré-sur-Vie. Cette commune a un charme particulier : son patrimoine d’abord, son moulin, le nom de ses habitants qui a un charme fou ! Etc.

10 / Avez-vous parlé de votre projet d’écriture à des amis, à votre famille ? Qu’en pensent-ils ?

Tout le monde m’a soutenue et me soutient encore ! C’est un défi personnel mais aussi une aventure familiale… car il a fallu me supporter pendant tout ce temps-là !

11 / Avez-vous fait lire votre roman à d’autres personnes ? Quel a été leur retour ?

Un de mes proches l’a lu et l’a beaucoup apprécié. A ce jour, deux membres du groupe d’écriture l’ont lu et j’ai eu de bons retours, oui. L’animateur de la master-class a eu l’air de l’apprécier aussi 🙂

12 / Parlez-nous des rencontres d’écrivain et d’éditeur qui ont lieu au cours de l’année ?

Je crois que j’ai toujours vu un écrivain comme un artiste accompli. J’ai découvert au travers de ces rencontres que les écrivains pouvaient être des gens normaux, ordinaires, simples et sympathiques mais cela a renforcé mon admiration en fait : un écrivain est d’abord un artisan qui travaille son matériau de bout en bout. L’atelier d’écriture m’a appris cela. J’ai découvert le métier d’éditeur avec Bertrand Illegems, responsable des Editions des Chantuseries et je n’oublierai jamais le rire, la chaleur et la sensibilité de ce personnage. Ça m’a beaucoup touchée.

Dona Lechoeur2

13 / Comment se déroulent les ateliers d’écriture ? Que vous apportent-ils ?

Un atelier d’écriture… c’est d’abord la promesse d’un bon restaurant entre amis d’écriture !

Le café du matin, quand on arrive, est un rituel incontournable : on s’embrasse, on se parle, on mange des viennoiseries, on est content de se retrouver. La matinée, c’est Damien Porte-Plume qui nous dispense un enseignement théorique sur les techniques d’écriture. J’ai découvert par ce biais des tas de références littéraires et d’auteurs que je ne connaissais pas ! C’est très riche. L’après-midi était consacré à des visites (en groupes ou en duos) vers des sites que nous avions besoin de découvrir ou bien de revoir. Certains membres du groupe préféraient rester écrire et bénéficiaient de l’œil avisé de Damien.

14 / Vous êtes-vous senti en concurrence avec les autres participants ?

Absolument pas ! A aucun moment, nous ne nous sommes sentis en concurrence. L’ambiance du groupe était très saine,  entre bienveillance et solidarité. Les ateliers se sont déroulés dans la bonne humeur et chacun y allait de son conseil pour encourager l’autre.

15 / Pensez-vous les revoir après le concours ?

Oui ! On ne peut pas couper le contact avec huit personnes qui nous ont accompagnés pendant ce parcours d’écriture car avant tout, il s’agit surtout d’une aventure humaine ! On a connu les mêmes difficultés à peu près en même temps et aussi les mêmes joies, les mêmes espoirs et les pires doutes !

16 / Comment se sont passées les dernières semaines ? Où en êtes-vous aujourd’hui ?

Ecrire un premier roman en neuf mois, c’est de la pression, de la passion, du stress, en bref, c’est de l’adrénaline !  On finit par moins bien dormir sur la fin ! Le problème, quand on a terminé, c’est qu’il n’y a plus rien. Du moins, pendant quelque temps. C’est difficile de se retrouver tout seul, sans les copains de l’atelier. J’ai eu un blues d’enfer après cela qui a bien duré un bon mois. Là, je me remets à écrire. Il s’agit d’un recueil de nouvelles dont toutes les intrigues se déroulent en Vendée ! Je n’en ai pas fini avec cette région. J’ai gardé de cette année d’écriture le goût d’aller prospecter des endroits inconnus et d’en découvrir leurs charmes, leur histoire, leurs particularités…

17 / Si vous pouviez remonter le temps, recommenceriez-vous l’aventure ?

OH OUI ! (ce seront mes deux seuls mots !)

18 / Avez-vous un conseil à donner à un jeune auteur qui souhaite se lancer dans l’écriture de son premier roman ?

Je lui conseillerais de faire un plan ! Et d’anticiper au mieux ses recherches (lieux, personnages…) car il est très difficile « d’inventer » au fur et à mesure de l’écriture. La psychologie des personnages, l’action ou le déroulement de l’action dans certains lieux font que c’est très difficile d’écrire sans connaître suffisamment les réactions des personnages, leurs interactions avec les lieux, les mentalités héritées d’un territoire, etc…

19 / Pensez-vous avoir une chance d’être l’heureux lauréat du Prix Premier Roman ? Si vous n’êtes pas retenu, que va-t-il se passer ? Qu’allez-vous faire ?

Pourquoi pas ?

20 / Pour le mot de la fin, je vous propose de recopier ici le dernier mot (et juste le dernier mot) de votre roman :

Citadelle.

 

– Entretien mené par Damien Porte-Plume

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